• Dernière modification de la publication :5 juillet 2022

L’arrêt des économies provoqué par le confinement mondial entraîne la chute des prix au début de l’année 2020. Or, la relance économique rapide, permise par l’interventionnisme des banques centrales et l’action des états, favorise la flambée des matières premières.

Cette hausse affecte directement les marges des entreprises et les budgets des consommateurs finaux.

Voici trois raisons qui expliquent la hausse du prix des matières premières.

Facteur n°1 : pénurie des matières premières

A côté de la crise sanitaire, les conditions climatiques défavorables ont touché de nombreux secteurs de la production mondiale.

Prenons comme exemple, le climat trop froid et sec dans plusieurs régions productrices aux Etats-Unis. Cela a un impact sur la production des produits agricoles (maïs, blé, soja…).

Non seulement cette baisse de production mondiale favorise la pénurie des matières premières, mais aussi l’explosion du coût de transport de ces produits. Les bateaux doivent ainsi attendre (pas moins de 8 jours du port de Los Angeles aux États-Unis) avant de pouvoir débarquer la marchandise. D’où la flambée de leur prix.

Cette hausse de prix est également due à l’engouement des consommateurs sur un même produit. Cette explosion de la demande sur la même chose entraîne le manque des matières premières. L’offre n’arrive plus à répondre à la demande mondiale.

La pénurie des matières premières (matériaux de construction, papier, aluminium, blé, semi-conducteurs…) ne touche pas non seulement la France, mais aussi le monde dans sa globalité.

Dans le secteur du BTP, les cours de matières premières augmentent de 10 à 15 %, selon Olivier Salleron (président de la Fédération française du bâtiment).
Pour la filière métallurgique, les cours des matières premières ont augmenté entre 30 et 100% :

  • Acier (50 % depuis 2021) ;
  • Cuivre (27.9 % sur une année et de près de 10 % sur le seul mois de décembre 2020) ;
  • Zinc (22.2 % sur une année et de près de 4 % au mois de décembre 2020) ;
  • Polymères (à plus de 105 % sur une année).

Facteur n°2 : tensions interétatiques et prix des matières premières

Selon l’analyse de Philippe Chalmin, le prix du bois flambe sous l’effet des grands plans de relance aux Etats-Unis qui ont boosté le secteur de la construction des maisons en bois dans les hautes sphères.

Cette hausse du prix du bois est également due à la politique de l’ancien président des Etats-Unis Donald Trump qui décide de taxer le bois venant du Canada (jusqu’ici principal fournisseur de son pays).

Cette tension entre les Américains et les Canadiens ont poussé les entreprises américaines à s’approvisionner en Europe, et provoquent ainsi la raréfaction du bois disponible et la hausse en flèche des prix.

Suivant la note réalisée par le commerce du bois (LCB), on observe, en qualité de bois d’œuvre, des hausses des cours entre août 2020 et janvier 2021 :

  • Sur le marché européen : + de 60 % ;
  • Sur le marché américain : 150 % avec de fortes fluctuations ;
  • Sur le marché chinois : + de 25 %.

Il y a également les tensions commerciales entre la Chine et l’Australie favorisant la flambée des cours de l’orge et du charbon sur les marchés.

Facteur n°3 : Baisse du dollar

Les dollars constituent la référence internationale en matière de prix des matières premières. La baisse de cette monnaie entraîne ainsi la hausse des cours des matières premières (métaux, productions agricoles). La peur de l’inflation de la part des investisseurs ne fait qu’envenimer la situation.